
Photo : Philippe Pougetoux (Phil en lutte)
Durant la campagne électorale ViVA! a mis sur la table la question de l’autonomie alimentaire à la fois comme mesure écologique et de développement du bien vivre ensemble mais aussi comme mesure de résilience nécessaire face à la multiplication des crises. Nous avancions entre autre un moratoire sur le bétonnage de la plaine du Var et la mise en place d’une régie agricole municipale sur 93ha pour alimenter en bio local les fruits et légumes les 30 000 repas des cantines niçoises d’ici 7 ans. Si nous suscitions parfois l’intérêt, nous étions souvent pris pour de doux rêveurs idéalistes. La pandémie a rebattu les cartes et l’impossible d’hier devient la moindre des choses aujourd’hui. Si nous voulons surmonter cette crise et celles qui viendront derrière force est de constater qu’il faudra même aller plus vite et plus loin.
Il n’y a pas de pénurie pour l’instant. Mais nous ne sommes pas au plus fort de la pandémie dans des pays essentiels pour les productions agricoles mondiales et françaises. La récession engagée peut produire des effets sur la production des ressources agricoles et alimentaires.
Le 06 étant quasi-totalement dépendant en alimentation, (Nice a par exemple une autonomie de 2%, Source: Rapport Utopies 2017) nous suivrons de près cette dégradation, et pouvons concevoir des mesures d’urgences sur certains produits. Cependant, cette situation de dépendance doit être corrigée dans l’avenir, par une vraie politique agricole massive. ViVA! soutient l’idée d’un programme important de réhabilitation de l’agriculture dans le 06.
Nous devons rouvrir des liens commerciaux directs avec le Piémont et la Ligurie, mais aussi les départements voisins (83, 04, 05, 07), et donc réhabiliter les transports ferroviaires trans-montagne, lancer un plan Marshall de l’agriculture en 06 : entamer une campagne massive de réhabilitation de la culture en terrasse (restanques), les seules terres riches qui nous restent massivement dans le 06, y compris en zone périurbaine et urbaine. Ces cultures en terrasse, très ordinaires en Ligurie, dès la frontière passée, sont également très résilientes du point de vue climat et sècheresse. La réorganisation économique doit se faire sous la concertation entre les pouvoirs publics et les associations et coopératives, avec des mesures équivalentes à des préemptions de terres, dont les modalités sont à définir au cas par cas. Nous pouvons corriger ce manque de résilience en quelques années.
SUR L’URGENCE : la ville de Nice doit distribuer des bons alimentaires comme à Brest, pour les familles nombreuses qui ne peuvent supporter la charge alimentaire liée au Covid (différente lorsque les enfants sont scolarisés), mais aussi pour d’autres populations précaires qui ne sont plus en mesure de se déplacer facilement, aussi bien pour des raisons liées aux transports, qu’aux mesures de prophylaxie, ou aux fermetures d’associations d’entraide.