2500 manifestants à Nice contre les violences policières, le racisme et les discriminations

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Cette marche organisée samedi 6 juin à Nice contre les violences policières, le racisme et les discriminations avait été lancée par une étudiante et relayée par les réseaux sociaux. Puis l’UNL et les associations ADN, ATTAC, LDH, MRAP et Tous Citoyens, ainsi que notre rassemblement citoyen ViVA!, a parcouru la Promenade des Anglais, impulsée par un bon millier de personnes au départ.

Il y avait un grand dynamisme, avec une majorité féminine, jeune et parfois très jeune, de toutes origines. Les militant·es du mouvement associatif étaient là, ainsi que de nombreuses et nombreux Gilets Jaunes directement concerné·es par les violences policières – bien au-delà du cas de Geneviève Legay –, avec une bonne participation de ViVA!, mais de manière discrète et respectueuse de cette spontanéité et de cette auto-organisation. À noter que Nice au cœur avait également appelé à cette marche.

Celle-ci, mise en place en quelques jours seulement, reprenait les slogans exprimés récemment dans les autres villes, rappelant le caractère pacifique des manifestant·es, dénonçant les violences policières, le racisme et les discriminations au quotidien, exigeant l’égalité des droits et « justice pour Adama », « justice pour Gabriel » ou faisant le rapprochement entre la situation aux États-Unis et en France, notamment sur de nombreuses pancartes.

Parmi les noms cités de ceux qui ont été tués par la police, on aurait pu ajouter le nom d’Hakim Ajimi, tué à Grasse il y a douze ans dans des conditions proches de celles d’Adama. Ses assassins n’ont eu que de légères condamnations avec sursis.

On pouvait lire aussi sur de nombreux tee-shirts noirs : « Black lives matter », à la fois slogan et dénomination de ce mouvement citoyen de plus en plus important aux États-Unis, dans le prolongement direct du mouvement des droits civiques d’autrefois. 

On retiendra également dans les slogans un double refus : celui de l’amalgame de tous les policiers avec ceux qui, parmi eux, sont racistes et/ou violents ; celui de toutes les discriminations racistes – antisémitisme compris –, sexistes et homophobes.

À noter enfin la prise de parole mesurée et pleine d’à propos d’Emma, en fin de manifestation, refusant les amalgames et le manichéisme, appelant à la solidarité, à la citoyenneté et à la démocratie, et se référant à notre responsabilité commune vis-à-vis des générations futures.

Au fur et à mesure, la marche a été rejointe, au point de doubler de volume, avec – chiffrage affiché par France 3 et Nice-Matin – 2500 personnes à l’arrivée, place Masséna : on n’avait jamais vu ça à Nice !

Cette mobilisation largement auto-organisée doit continuer.

PS : Projet de loi Ciotti : RÉVOLTANT ! Le récent projet de loi de Ciotti va encore plus loin que la scandaleuse négation de l’existence des violences policières. Cette fois-ci, en interdisant le fait de pouvoir les filmer, il ne s’agit plus de nier le réel mais bien de permettre que ces violences – qui ont débouché sur plusieurs centaines de morts depuis trente ans – s’exercent en toute impunité ! Pour ViVA!, ce projet de loi liberticide et digne des régimes dictatoriaux est révoltant !

M. Ciotti aurait mieux fait de se taire. En effet, sa hargne anti-démocratique se double d’un manque de mémoire. A t-il « oublié » la Directive de la police nationale du 23 décembre 2008 à l’intention du ministère de l’intérieur et des préfets qui stipule : « Les policiers ne peuvent s’opposer à l’enregistrement de leur image lorsqu’ils effectuent une mission. Il est exclu d’interpeller pour cette raison la personne effectuant l’enregistrement, de lui retirer son matériel ou de détruire l’enregistrement ou son support ».

Photo : Philippe Pougetoux (Phil en lutte)